Il y a pas mal de monde qui entre et qui sort pour une usine abandonnée... Il y a même un poste de garde, occupé. Nous sommes garés juste en face des coordonnées GPS que nous avions notées, devant ce qui est censé être une aciérie fermée. Mais manifestement elle est encore en activité. Est-ce une erreur d’adresse, ou avons nous loupé quelque chose dans nos recherches ?

Nous passons quelques minutes à observer les vas et viens, et à regarder notre carte de plus près. Il parait peu probable que nous nous soyons trompés d’adresse. Nous décidons donc de faire le tour. La zone est immense. Au bout de quelques minutes, nous trouvons enfin ce pour quoi nous sommes venus. Il y a bien une partie du site qui a fermé, le décor que nous apercevons de l’autre côté de la voie ferrée ne laisse aucun doute. Il s’agit maintenant de trouver un endroit discret pour nous infiltrer.

L’accès semble aisé, la difficulté ne viendra pas de là, nous le savons. Nous savons également qu’une partie du site est encore en activité et qu’il y a donc des gardes. Nous longeons à présent les wagons entreposés à la sortie du site, en espérant que le bâtiment que nous voyons se dessiner devant nous est bien celui que nous cherchons. Quelques mètres plus loin nous sommes fixés. Un grillage de chantier encercle tout un périmètre de l’aciérie. Un rapide coup d’œil autour de nous, et nous entrons.

L’intérieur est très sombre. Nous n’utilisons pas nos lampes pour rester discrets. Malgré le peu de lumière, nous distinguons le volume immense de cette première salle. L’exploration urbaine nous a amenés à visiter toutes sortes de lieux, dont certains étaient gigantesques, mais il est clair qu’aujourd’hui nous sommes dans l’un des plus impressionnants. Nous prenons un peu de hauteur pour avoir une vue d’ensemble et nous arrivons dans une deuxième salle, encore plus vaste, une véritable cathédrale.

Sur place il reste des tenues d’ouvriers, posées sur les énormes machines. Tout est intact. On pourrait s’attendre à voir arriver les ouvriers qui ont fini leur pause. Dans cette immensité il se produit quelque chose d’assez rare, l’espace d’un moment nous ne savons plus du tout ou est l’autre... il nous faudra quelques dizaines de minutes avant de nous entendre à nouveau. Le ciel qui était couvert à notre arrivée s’est chargé et à donné un gros orage, qui une fois passé nous offre une lumière parfaite pour les prises de vue.

Nous profitons de ce moment privilégié pour capturer un maximum de détails, puis redescendons dans la partie où nous avons aperçus les énormes chaudrons. A ce moment-là, des pas raisonnent à l’extérieur. Les voix que nous entendons nous confirment qu’il y a du monde. Deux gardiens font le tour du site. Nous nous cachons en continuant de les suivre du regard, pour tenter de savoir s’ils font une simple ronde, ou s’ils ont été prévenus de notre présence. Quelques minutes passent, nous les perdons de vue et décidons de continuer en redoublant de prudence. Nous ne les reverrons pas.

L’heure a tourné et pourtant il reste beaucoup de choses à voir ici. Nous enchainons par la visite des bâtiments voisins, qui se révèlent moins inintéressants. A présent il est temps de partir, mais nous mettons cet endroit sur la liste des visites à refaire, parce-qu’il est certain que nous avons du rater des choses.

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