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Tchernobyl : Là où tout à commencé

Un grand nombre d’explorateurs s’accorde à dire que l’urbex c’est la visite de lieux abandonnés. Certes ce lieu là ne l’est pas réellement puisque des centaines de personnes y travaillent encore. Pourtant, dès que nous avons commencé à nous intéresser à la zone interdite, il devint comme une évidence qu’il fallait aller là où tout à commencé, dans la centrale "Lénine", la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Ce matin nous sentons un peu plus de pression que les autres jours. Nous avons bien reçu toutes les autorisations nécessaires, mais avec l’autorité du "NPP" il y a souvent des surprises... Nous ne sommes pas certains de pouvoir accéder aux endroits que nous sommes venus voir. Nous sommes un peu en avance au rendez-vous, ce qui nous permet de prendre de nouvelles mesures de radioactivité devant la centrale. Lors de notre premier voyage nous avions relevé des rayonnements très élevés. Aujourd’hui nous constatons le même niveau. Cachés derrière la stèle commémorative en béton les appareils restent silencieux, mais dès que nous nous déplaçons les dosimètres s’énervent.

Nous préférons ne pas traîner de ce côté là de la centrale, et ça tombe bien il est l’heure de nous présenter à l’entrée de l’administration. Notre dossier sous le bras nous sommes rejoints par notre guide du jour. Il restera avec nous pendant toute la durée de la visite, ou plutôt, nous devrons rester avec lui... Après avoir passés de multiples contrôles de sécurité, nous enfilons des tenues de protection en écoutant les consignes. Nous tendons l’oreille car nous sommes tout de même très près du réacteur N°4 et de son rayonnement nocif, donc autant ne pas faire de bêtise. Nous aurions voulu emporter avec nous un dosimètre mais cela nous a été interdit. Nous n’avons droit qu’au matériel photo et vidéo dans sa présentation la plus spartiate et nous avons été priés de laisser nos téléphones dans le véhicule. Pas d’autre choix donc que de se fier à notre guide qui nous explique que le niveau de radioactivité ici est parfaitement normal. Il est souriant notre guide, il a une bonne tête, on serait presque tenté de le croire. A l’entrée on nous a remis des dosimètres passifs "officiels" accrochés à nos badges de visiteurs, ils vont enregistrer notre exposition aux radiations, et après notre départ les résultats nous seront envoyés afin d’avoir une mesure précise de la dose reçue pendant la visite.
Nous voila donc équipés comme des chirurgiens et parcourant les immenses couloirs de la centrale. La première chose qui nous surprend c’est le nombre d’employés présents sur les lieux, et ils n’ont pas l’air d’être des figurants comme certains ont déjà pu nous le demander. La seconde, c’est la vétusté des installations, les couloirs sont délabrés, les systèmes de ventilation semblent sortir d’un autre monde et une grande partie des néons sont grillés, ambiance garantie... Dans la salle de contrôle que nous visitons en premier, du personnel est chargé d’assurer la maintenance des réacteurs. Car si la centrale a été mise à l’arrêt dans les années 90, on ne peut pas réellement arrêter un réacteur... Une fois les explications sur le fonctionnement des consoles entendues, nous repartons dans les interminables couloirs du complexe. Cette fois nous accédons au système de refroidissement des réacteurs. Nous nous tenons sous les immenses pompes du réacteur numéro 3. C’est de ce système qu’est né la catastrophe. D’ici on comprend un peu mieux certains éléments déclencheurs de l’accident, et on constate l’éloignement de chacun des organes et des postes de contrôle.

Notre visite se poursuit par les extérieurs de la centrale, nous sommes maintenant au pieds du sarcophage. Nous l’avons déjà vu plusieurs fois de loin et c’était impressionnant, mais d’ici nous percevons le gigantisme du projet ! Devant nous se dresse un colosse de 108 m de haut et 250 m de long. Une fois achevé il sera glissé sur le réacteur endommagé et devra juguler les émissions radioactives. Chose assez rare pendant une visite de la centrale, nous sommes autorisés à accéder au toit d’un bâtiment d’ouvriers pour avoir une vue d’ensemble du projet tout en restant assez près. D’ici c’est encore plus impressionnant, à nos pieds des ouvriers du consortium chargé de la construction s’agitent comme des fourmis. A ce moment nous réalisons que nous sommes juste de l’autre coté de la stèle commémorative où les appareils de mesure s’affolaient. Nous décidons donc de redescendre.

Nous terminons la visite par une salle de conférence dans laquelle on nous présente une maquette. C’est la maquette du réacteur numéro 4 dans son état actuel, après l’accident donc. Ce modèle réduit complète la globalité de notre vision du site.
Voilà notre journée marathon qui s’achève. Enfin pas complètement, après la centrale nous avons été autorisés à nous rendre sur le site de stockage de déchets nucléaires "Vektor", mais on a pas le droit d’en parler et les photos y sont strictement interdites. Donc on vous montrera les photos... plus tard. Bon en fait on en a quand même glissées une ou deux dans la galerie, mais chut, il ne faut pas le dire, on pourrait avoir des problèmes. Voilà cette fois la visite est terminée, la journée fut très instructive pour nous, et nous espérons que la lecture de l’article sera passionnante pour vous.
Ha oui vous alliez demander ce qu’a donné la mesure des dosimètres que nous portions dans la centrale ? Et bien promis, dès qu’on reçoit le relevé on vous le dit...

Retrouvez l'intégralité des photos dans la galerie

1 commentaire

Franck VIALA

Ouch, ambiance.

Comme si rien n’avait évolué depuis la fin des années 70. Ca reste hyper austère dans l’ensemble [couleurs fades, lino décollé etc..]. Coup de coeur pour la photo numéro 10, tout y est : écran TV de contrôles, téléphones bakélites, chaise de bureau atypique et.. une plante ?

Bon article !

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