Ce ne sont pas les couloirs de cet hôtel qui lui ont valu son surnom... Quoique, même si la moquette n’arbore pas les célèbre motifs du décor de Kubrick, les couloirs reflètent la même ambiance que dans le film. Le lieu reculé où se trouve cet hôtel, ainsi que la neige abondante qui l’entoure, contribuent aussi à cette sensation si spéciale qui nous accompagne pendant cette visite. Nous ne sommes pourtant pas dans les Rocheuses Américaines, mais bien au cœur de l’Allemagne.

L’hôtel est immense, mais le déménagement a déjà commencé. Le grand hall est vide, et il ne reste du Casino que les vitres de sécurité des caisses et leur coffre fort. Nous pouvons quand même imaginer l’activité qu’il pouvait y avoir ici. Certaines pièces du rez de chaussée retiennent ainsi notre attention. Nous arpentons les longs couloirs à la recherche de traces de vie. Le piano du petit salon, la salle de réunion avec ses chaises parfaitement rangées, le lobby... Tous ces endroits sont intacts et contrastent avec les parties vidées. Nous nous dirigeons à présent vers les chambres. Les premiers étages sont vides, mais en arrivant tout en haut nous trouvons du mobilier. D’ici nous avons une vue magnifique sur le bâtiment en bois et sur les traces de voiture dans la cour... Des traces de voiture ? Mais... il n’y avait pas de traces quand nous sommes arrivés...

Nous faisons alors le tour du bâtiment pour nous placer au-dessus de l’entrée dans l’espoir que la voiture n’ait fait que passer. Raté, une voiture sombre est garée devant l’entrée et nous entendons déjà des voix dans le hall. Dans un cas comme celui-ci, il y a deux options : se cacher dans le bâtiment au risque d’être trouvés et d’aggraver notre situation, ou aller nous présenter de nous-mêmes. Nous choisissons la seconde option qui nous semble être la meilleure. Nous redescendons vers le hall d’entrée en nous dirigeant vers les voix. Arrivés dans le hall, nous voyons du monde dans la pièce d’à côté. La scène ressemble à une visite du lieu, c’est certainement le propriétaire. Nous avançons donc en nous annonçant, quand nous voyons arriver un chien sur le côté. Nous stoppons net, les chiens, nous n’aimons pas ça. Pourtant celui-là ne nous causera pas de problèmes.

Aujourd’hui nous nous demandons encore comment nous avons pu nous en sortir comme ça. Au moment ou nous allions nous montrer au propriétaire, et à son chien, le chien nous passe devant, ne nous remarque pas, et continue sa route, suivi par le propriétaire et son cortège de visiteurs qui traversent le couloir à moins de 10 mètres de nous. Nous restons quelques secondes au milieu du hall, hébétés, puis nos réflexes reprennent le dessus. Nous enjambons la première fenêtre que nous trouvons, et nous rejoignons la voiture pour quitter les lieux au plus vite.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous savons que "l’Overlook Hotel" a été entièrement détruit. Nous aurions pourtant bien fait une seconde visite, mais c’est souvent ainsi.

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