En matière d’exploration urbaine, il y a probablement autant de manières de pratiquer que de pratiquants. Pourtant il y a des philosophies qui se rejoignent, des règles implicites partagées par un grand nombre. Par exemple, il est courant que les explorateurs entrent et sortent sans laisser aucune trace de leur passage. Même si rien n’est "écrit" parce qu’il n’y a pas de code de l’urbex, la plupart savent que laisser une trace c’est indiquer aux éventuels propriétaires ou gardiens que les lieux sont visités, sans pour autant que ces derniers sachent que nous n’avons pas de mauvaises intentions. Et justement quand ces règles ne sont pas suivies, cela peut amener quelques soucis.
Christian, un explorateur que nous connaissons, en a fait les frais cette semaine. Alors qu’il visite un endroit qui commence à être connu, il se trouve nez à nez avec un homme. Au début il pense que c’est un explorateur... puis rapidement la personne se présente comme étant le fils du propriétaire. Celui ci appelle la police, qui ne tarde pas à arriver avec le propriétaire. S’en suit une fouille totale du matériel et du véhicule et un trajet vers le poste de police. Là, notre collègue se retrouve en cellule un moment, puis on lui prend ses empreintes avant de prendre sa déposition.
Peu de temps avant cette visite, un autre explorateur urbain rapportait sur un groupe facebook que le portail principal avait été laissé ouvert, peut-être par d’autres explorateurs peu soucieux de ne laisser aucune trace. Les explications avec le propriétaires confirment cette idée. Celui ci, furieux d’avoir trouvé le portail du hangar ouvert, avait décidé de surveiller l’endroit de près et c’est Christian qui en a fait les frais.
Le propriétaire ayant porté plainte, Christian attend sa convocation au tribunal. Alors certes, quand on est explorateur urbain on accepte ce risque, mais quand on paie pour les actes de personnes peu respectueuses ça fait toujours râler...
Crédits Photos : chb62
16 commentaires
C’est comme les souterrains de Lyon, J’en visite régulièrement et à chaque fois qu’on y retourne, il y a des tags en plus... Il nous est déjà arrivé de tomber sur une plaque ronde que l’on a eu du mal à refermer car elle avait été dégradé...
Ca va, les clodos aussi ont le droit d’essayer de se trouver des squats, et les graffeurs aussi ont le droit d’essayer de pratiquer dans des spots originaux, faut faire avec, essayer d’être premier sur le spot sinon tant pis.
J’ai un peu de mal avec la notion de " graffeur / droit de graffer dans des lieux privés " ;)
Non, les graffeurs n’ont pas "le droit" de dégrader les lieux, ils le font, c’est comme ca. Nous n’avons pas plus le droit de nous trouver sur place, à la différence que quand nous sommes ressortis rien ne laisse penser que nous sommes passés, à part quelques photos, ce qui n’est pas le cas de squatteurs / taggeurs / air softeurs.
Sinon effectivement nous faisons en sorte d’être dans les premiers, c’est souvent le cas, mais ça n’empêche pas que quand on retourne sur place et qu’on trouve des bâtiments historiques couverts de tags moches, on n’aime pas :)
"à la différence que quand nous sommes ressortis rien ne laisse penser que nous sommes passés"
... mouais... là tu ne parles pas non plus d’une population qui fait de la mise en scène sans jamais remettre chaque chose à sa place... de ceux qui s’aménagent des entrées/sorties supplémentaires (ouvertures de fenêtres etc...) pour partir plus vite au cas où, sans les refermer... de ceux qui prennent des petits souvenirs autres que photographiques....
il ne faut pas se mentir, la communauté a exploser depuis les premières médiatisations de la rtbf et avec son lot de nuisibles de toutes sortes... soyons donc plus vigilants et plus sélectifs dans ce milieu.
Cdt,
subFX
Effectivement, je n’ai pas la prétention de parler au nom de tous les explorateurs... nous = sentinel et moi ;)
Sale histoire.
Perso nous avons commencé les explos récemment et nous sommes déjà tombé sur des personnes loin de s’intéresser au site bien au contraire.
Si il y a bien un lieu commun entre tous les urbexeurs c’est de préserver les sites dans leurs jus en tout cas on l’espère...
En espérant que sa mésaventure n’aille pas plus loin.