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Dans les sous-sols de Seattle

Le 6 juin 1889, au Nord-Ouest des États-Unis, la ville de Seattle est en proie aux flammes. Un immense incendie est en train de ravager le quartier des affaires. La majorité des constructions étant alors en bois, l’incendie se propage très vite et épargne peu de bâtiments.
A cette époque, Seattle est confrontée à deux problèmes majeurs. Lors des grandes marées, les jours de tempête, l’eau remonte assez loin dans la ville et stagne dans les nids de poule. Le deuxième problème se situe au niveau de l’évacuation du tout à l’égout qui se fait extrêmement mal, laissant parfois la ville dans une odeur nauséabonde.
Puisqu’à cause de l’incendie il faut tout reconstruire, la décision est prise de rehausser la ville d’un niveau. Le niveau zéro de la ville devient par conséquent un souterrain, et c’est ce dernier que nous visitons aujourd’hui.

Pour une fois nous effectuons une visite légale. Pourquoi prendre le risque de se faire sortir par la Police (peu commode aux États-Unis), alors que nous pouvons nous faire accompagner par un guide. Celle-ci est née dans la ville et connait parfaitement son histoire. Son look est décalé et son parler plutôt franc. Les consignes de sécurité nous sont données, nous voilà partis pour la visite.

En rejoignant l’un des accès aux souterrains, nous passons sur une partie du trottoir qui est constituée de blocs de verre. Nous pensons d’abord qu’il s’agit d’un puits de lumière destiné à éclairer le métro... et nous nous trompons. Il s’agit bien d’un puits de lumière, mais il sert à éclairer les souterrains.

Nous apprenons qu’après le rehaussement de la ville il y avait encore de l’activité sous terre. En effet, les entrées d’immeubles n’ont été relevées que bien après la construction des routes et des nouveaux bâtiments, obligeant ainsi les habitants à monter et descendre par des échelles pour accéder à certains bâtiments. En 1907 la ville décrète la fermeture des ces souterrains, par peur des épidémies de peste et toute la ville est recouverte. Un monde parallèle se développe alors sous-terre. Des sans-domiciles qui s’y installent, aux bars clandestins qui proposent drogues et services divers, la vie continue sous la ville nouvelle. Il faudra encore quelques années pour les "nettoyer" complètement.

Notre visite nous emmène dans les anciennes rues, où passent maintenant les conduites d’eau et d’électricité. Nous voyons clairement les anciennes entrées des bâtiments et certains noms de rues sont encore marqués sur les façades. Le moment le plus étrange de la visite est sans doute notre passage dans l’ancien saloon, situé sous ce qui est maintenant une banque et dans lequel il reste encore le bar et quelques fauteuils. Du fait des fondations de la nouvelle ville et des aménagements en cave faits par certains habitants, nous devons souvent remonter à la surface pour redescendre ensuite.

Nous ne pouvons pas visiter la totalité des souterrains. Dommage, cette visite est passée trop vite et nous aurions voulu en voir un peu plus. Peut-être une prochaine fois... mais sans prendre de ticket...

Retrouvez l'intégralité des photos dans la galerie

5 commentaires

Tony

Visite fort intéressante ! J’ imagine que seules les parties sécurisée sont autorisées en visite "légale" Que de trésors restent encore a découvrir ! Mais bon, vous pourrez toujours vous consoler avec une ballade aux ADP...

Photo 13 : Il ne reste plus grand chose du "Seattle’s original water system"

Photo 14 & 15 : Cela ne semble pas très jeune, tout ça !

Photo 16 : Je suppose que Seattle ne ressemble plus guerre a ce dessin, aujourd’hui...

Eric Alias Scanman

Superbe et j’ai appris quelque chose d’intéressant, je ne connaissais pas cette histoire sur la ville de Seattle et j’espère que vous nous allez ramener de nouvelle photo sur cette formidable aventure bien que guidée ;) , sinon vous pouvez essayer la méthode " Pas vu pas pris " Lol

Franck

Vous avez atteint des sommets Seth et Sentinel !
[même si c’est en sous-sol oui..]

Super article, très jolies photos et quels souvenirs j’imagine.. :o

seth

Il est clair que c’est un truc qu’on à en tête... y retourner et essayer d’accéder aux parties non ouvertes à la visite. Mais il y a une bonne partie du réseau qui est comblée, ou qui est maintenant transformée en caves ou locaux techniques, donc c’est compliqué,mais pas impossible... à suivre

juline

Adeptes depuis peu aux sorties Urbex et passionnées de photos, nous avons dévoré vos mots et vous avez nourris notre imagination... merci pour cette part de rêve... une ville sous la ville.... peu de chance de faire de même un jour.... :)

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